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Titre de la conférence : "Racist discourses of discrimination and assimilation in a Greek antiracist corpus"

Les opinions racistes à l'encontre des réfugiés et des migrants arrivant en Europe ne sont pas seulement diffusées par des discours de haine, qui diabolisent ouvertement les "étrangers" nouvellement arrivés, mais aussi par des discours antiracistes qui, bien que conçus pour lutter contre le racisme, finissent par reproduire les inégalités. Cette ambiguïté est reflétée dans le concept de racisme liquide, une forme « nouvelle » et ambivalente de racisme, qui peut être difficile à retracer et/ou peut donner lieu à des interprétations multiples (Weaver 2016). 

Afin d'explorer la manière dont les opinions racistes s'infiltrent dans le discours public antiraciste grec, nous avons compilé un corpus antiraciste. L'objectif de notre présentation est de montrer comment ce corpus a été créé et d'explorer comment les opinions racistes s'infiltrent dans le discours antiraciste. Plus précisément, nous avons rassemblé 830 textes (environ 500 000 mots) concernant des questions liées aux migrants/réfugiés et publiés en ligne entre 2015 et 2020. Les données proviennent de trois sources majeures de la sphère publique/numérique grecque : i) les organisations qui promeuvent les questions relatives aux migrants/réfugiés, ii) les médias d'information, et iii) le discours politique.

En nous appuyant sur la grammaire fonctionnelle systémique de Halliday (1994) et en adoptant une perspective critique, nous avons détecté dans le corpus antiraciste deux discours principaux liés au racisme liquide : la discrimination et l'assimilation. Dans le premier cas, les textes antiracistes semblent établir des différences nettes entre les identités du groupe interne et celles du groupe externe. Dans le cas de l'assimilation, les textes antiracistes semblent promouvoir l'adoption par les migrants des normes et pratiques dominantes grecques comme condition préalable à leur intégration. Par conséquent, leurs identités linguoculturelles sont dévalorisées.

L'analyse quantitative des données examinées révèle que les sous-catégories les plus fréquentes d'expressions racistes impliquent l'Autre passif, l'Autre distant et l'assimilation (faible et/ou forte), tandis que la sous-catégorie de l'Autre en tant que problème est moins fréquente, étant donné que les textes antiracistes ne sont normalement pas censés promouvoir explicitement le dénigrement des migrants. Nous concluons en soulignant que la plupart des textes du corpus antiraciste semblent constituer des exemples de racisme liquide, car ils promeuvent l'image du migrant faible et distant, acceptable uniquement à condition de s'aligner sur les valeurs et les décisions de la majorité.

À propos de Αrgiris Archakis

Αrgiris Archakis est professeur d'analyse du discours et de sociolinguistique au département de philologie de l'université de Patras en Grèce, où il enseigne depuis 1997. Il a mené des recherches et publié de nombreux ouvrages sur l'analyse de différents genres, tels que les essais des étudiants migrants, les récits conversationnels des jeunes, le discours parlementaire et le discours des médias. Il a publié des articles dans (entre autres) Ethnic and racial Studies, Pragmatics, Journal of Language Aggression and Conflict, Multilingua : Journal of Cross-Cultural and Interlanguage Communication, Journal of Pragmatics, Narrative Inquiry, Discourse and Society, etc. Il est coauteur avec V. Tsakona du livre The Narrative Construction of Identities in Critical Education (Palgrave Macmillan, 2012) et coéditeur avec V. Tsakona du volume Exploring the Ambivalence of Liquid Racism : In between antiracist and racist discourse (J. Benjamins, 2024). Il est le coordinateur du projet de recherche TRACE : "Tracing Racism to Anti-Racist Discourse : Une approche critique du discours public européen sur la crise des migrants et des réfugiés" (TRACE/HFRI-FM17-42, HFRI 2019-2022).

Page web personnelle : https://philology.upatras.gr/teachers/archakis-argiris/